Le titre de cette œuvre de Claude Monet, "Impression, soleil levant", tournée en dérision par le critique Louis Leroy, a finalement donné son nom à cette révolution picturale majeure (©PB)
Pour booster le tourisme, cette année, en France, il y aura bien sûr les JOP 2024, mais pas que...
Outre les festivités organisées pour le 80e anniversaire du Débarquement allié de 1944, il y aura également celles qui marqueront les 150 ans de l'impressionnisme, ce mouvement pictural qui, né à Paris en 1874, a, très vite, bouleversé l'art dans le monde entier.
De Nice à Paris, l’impressionnisme sera donc largement fêté. Et pour commencer au musée d'Orsay.
La qualité et le succès des expositions de cet établissement public installé dans l'ancienne gare parisienne du même nom, n'est plus à démontrer.
En 2023, grâce notamment à son exposition Van Gogh à Auvers-sur-Oise, le musée d'Orsay a battu un record de fréquentation avec 5,11 millions de visiteurs (à comparer au 4, 6 millions de 2019). Des Français bien sûr, mais aussi de nombreux Italiens et Américains.
Outre les festivités organisées pour le 80e anniversaire du Débarquement allié de 1944, il y aura également celles qui marqueront les 150 ans de l'impressionnisme, ce mouvement pictural qui, né à Paris en 1874, a, très vite, bouleversé l'art dans le monde entier.
De Nice à Paris, l’impressionnisme sera donc largement fêté. Et pour commencer au musée d'Orsay.
La qualité et le succès des expositions de cet établissement public installé dans l'ancienne gare parisienne du même nom, n'est plus à démontrer.
En 2023, grâce notamment à son exposition Van Gogh à Auvers-sur-Oise, le musée d'Orsay a battu un record de fréquentation avec 5,11 millions de visiteurs (à comparer au 4, 6 millions de 2019). Des Français bien sûr, mais aussi de nombreux Italiens et Américains.
Avec l'impressionnisme, l'entrée de Paris dans la modernité
2024 a toutes les chances de rééditer cet exploit.
En effet, grâce à des prêts exceptionnels, son exposition phare, "Paris 1874. Inventer l'impressionnisme" présente 160 œuvres, pour bon nombre, majeures et d'autres plus confidentielles.
Elle présente aussi de manière très pédagogique le contexte historique et les circonstances de la naissance de l'impressionnisme. Et aussi la radicalité de ce mouvement, non exempt de contradictions.
Grâce à de riches archives documentaires, le musée d'Orsay revisite tout un pan de notre histoire. Le début des années 1870 a été, en France, une période sombre marquée par la guerre contre la Prusse, l'effondrement du Second Empire, puis par les événements sanglants de la Commune.
Sous le Second Empire, les grands travaux dirigés par le baron Haussmann avaient bouleversé Paris - qui avait doublé sa population en un quart de siècle.
Après la guerre et la Commune, les grands chantiers de reconstruction d'une capitale très abîmée par les événements qui viennent de s'y produire, prolongent les transformations entamées sous Napoléon.
Ainsi, Paris entre-t-il de plain pied dans la modernité, les modes de vie évoluent, l'essor d'une bourgeoisie citadine s'accompagne du développement des loisirs. Dans le quartier du nouvel Opéra (l'opéra Garnier), complètement remodelé, ouvrent des théâtres ; les expositions et les galeries se multiplient de même que les ateliers de photographies, une invention récente qui remporte un grand succès.
En effet, grâce à des prêts exceptionnels, son exposition phare, "Paris 1874. Inventer l'impressionnisme" présente 160 œuvres, pour bon nombre, majeures et d'autres plus confidentielles.
Elle présente aussi de manière très pédagogique le contexte historique et les circonstances de la naissance de l'impressionnisme. Et aussi la radicalité de ce mouvement, non exempt de contradictions.
Grâce à de riches archives documentaires, le musée d'Orsay revisite tout un pan de notre histoire. Le début des années 1870 a été, en France, une période sombre marquée par la guerre contre la Prusse, l'effondrement du Second Empire, puis par les événements sanglants de la Commune.
Sous le Second Empire, les grands travaux dirigés par le baron Haussmann avaient bouleversé Paris - qui avait doublé sa population en un quart de siècle.
Après la guerre et la Commune, les grands chantiers de reconstruction d'une capitale très abîmée par les événements qui viennent de s'y produire, prolongent les transformations entamées sous Napoléon.
Ainsi, Paris entre-t-il de plain pied dans la modernité, les modes de vie évoluent, l'essor d'une bourgeoisie citadine s'accompagne du développement des loisirs. Dans le quartier du nouvel Opéra (l'opéra Garnier), complètement remodelé, ouvrent des théâtres ; les expositions et les galeries se multiplient de même que les ateliers de photographies, une invention récente qui remporte un grand succès.
"Un soir avec les impressionnistes" au musée d'Orsay
Parmi les rares femmes peintres impressionnistes passées à la postérité, Berthe Morisot. Ici, une aquarelle peinte sur les falaises de Normandie (© PB)
Dans ce contexte, des artistes repensent leur art et explorent de nouvelles directions.
Las, le jury du "salon officiel" - cet événement central de la vie artistique constitue alors la voie principale de la réussite artistique -, encore largement arcbouté sur les critères de la direction des Beaux-Arts, refuse d'exposer la plupart des peintres qui s'affranchissent des règles en vigueur.
En réaction, une trentaine d'artistes de tous horizons parmi lesquels seulement sept qualifiés aujourd'hui d'impressionnistes -Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne - organisent eux-mêmes une exposition collective et indépendante, dans les anciens studios du photographe Nadar, au cœur donc du Paris des affaires, du luxe et des spectacles, en plein renouveau.
Cette exposition devenue légendaire a été le vrai coup d'envoi du mouvement révolutionnaire baptisé "impressionnisme". Le propos de l'exposition "Paris 1874" présentée au musée d'Orsay à compter du 26 mars 2024, est d'entrer dans la "fabrique" de ce mouvement artistique émergeant d'un monde en pleine mutation, et de revenir sur l'exposition de 1874, visitée en son temps seulement par quelques milliers de curieux.
Les peintures qui y sont montrées sont une sélection de celles qui furent exposées chez Nadar en 1874, mises en perspectives avec des œuvres présentées au Salon officiel de cette même année. Cette confrontation entre les "indépendants", soucieux de liberté, et les "académiques", souligne le choc visuel des œuvres alors exposées, tout en le nuançant.
Le musée d'Orsay propose, en sus, de passer "Un soir avec les impressionnistes" en vivant une expérience immersive d'une heure en réalité virtuelle. Coiffé d'un casque à remonter le temps, le visiteur est transporté il y a 150 ans, à Paris, au cœur de la soirée d'inauguration de la première exposition impressionniste qui eut lieu le 15 avril 1874.
Le visiteur découvre ainsi la Place de l'Opéra, parcourt le Boulevard des Capucines puis entre dans les studios de Nadar pour découvrir les œuvres accrochées aux murs et écouter les échanges des peintres présents - Monet, Cézanne, Pissarro, Morisot, etc. - et du marchand Paul Durand-Ruel.
L'impressionnisme faisant toujours recette, on peut prévoir, sans craindre de trop se tromper, que le public français comme international sera au rendez-vous. Y compris des Américains, même si l'exposition d'Orsay sera, à l'automne prochain, présentée à la National Gallery of Art de Washington avec laquelle elle a été organisée.
Las, le jury du "salon officiel" - cet événement central de la vie artistique constitue alors la voie principale de la réussite artistique -, encore largement arcbouté sur les critères de la direction des Beaux-Arts, refuse d'exposer la plupart des peintres qui s'affranchissent des règles en vigueur.
En réaction, une trentaine d'artistes de tous horizons parmi lesquels seulement sept qualifiés aujourd'hui d'impressionnistes -Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne - organisent eux-mêmes une exposition collective et indépendante, dans les anciens studios du photographe Nadar, au cœur donc du Paris des affaires, du luxe et des spectacles, en plein renouveau.
Cette exposition devenue légendaire a été le vrai coup d'envoi du mouvement révolutionnaire baptisé "impressionnisme". Le propos de l'exposition "Paris 1874" présentée au musée d'Orsay à compter du 26 mars 2024, est d'entrer dans la "fabrique" de ce mouvement artistique émergeant d'un monde en pleine mutation, et de revenir sur l'exposition de 1874, visitée en son temps seulement par quelques milliers de curieux.
Les peintures qui y sont montrées sont une sélection de celles qui furent exposées chez Nadar en 1874, mises en perspectives avec des œuvres présentées au Salon officiel de cette même année. Cette confrontation entre les "indépendants", soucieux de liberté, et les "académiques", souligne le choc visuel des œuvres alors exposées, tout en le nuançant.
Le musée d'Orsay propose, en sus, de passer "Un soir avec les impressionnistes" en vivant une expérience immersive d'une heure en réalité virtuelle. Coiffé d'un casque à remonter le temps, le visiteur est transporté il y a 150 ans, à Paris, au cœur de la soirée d'inauguration de la première exposition impressionniste qui eut lieu le 15 avril 1874.
Le visiteur découvre ainsi la Place de l'Opéra, parcourt le Boulevard des Capucines puis entre dans les studios de Nadar pour découvrir les œuvres accrochées aux murs et écouter les échanges des peintres présents - Monet, Cézanne, Pissarro, Morisot, etc. - et du marchand Paul Durand-Ruel.
L'impressionnisme faisant toujours recette, on peut prévoir, sans craindre de trop se tromper, que le public français comme international sera au rendez-vous. Y compris des Américains, même si l'exposition d'Orsay sera, à l'automne prochain, présentée à la National Gallery of Art de Washington avec laquelle elle a été organisée.
Une édition très riche du Festival Normandie Impressionniste
Peintres de la vie moderne et de la lumière, les impressionnistes cherchent à rendre les impressions ressenties. Ici, la campagne saisie par le gel peinte sur le motif par Camille Pissarro (©)
Les "150 ans de l'impressionnisme avec le musée d'Orsay" s'accompagne d'une "opération territoriale" sans précédent.
Jusqu'à la fin de l'été, cet anniversaire sera célébré à travers toute la France (Le Havre, Tourcoing, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Chartres, Ajaccio, Nice, Arles, Nantes, Montpellier, Bordeaux, Pont-Aven, La Réunion) grâce aux prêts de 178 œuvres du musée d'Orsay accordés à 34 institutions muséales.
Lire aussi : Destination Impressionnisme Normandie Paris Ile de France
Par ailleurs, l'édition 2024 - ce sera la cinquième - du Festival Normandie Impressionniste qui se déroule jusqu'au 22 septembre, est particulièrement riche.
Parmi les temps forts, le musée des impressionnismes de Giverny, en Normandie, consacre une exposition à la mer, l’un des sujets de prédilection des peintres impressionnistes tels qu’Eugène Boudin, Claude Monet, Gustave Courbet et Paul Gauguin.
Gageons que les Américains qui ont largement financé dans les années 1970 la renaissance des jardins qui entourent la maison du peintre Claude Monet à Giverny, feront, nombreux, un crochet par cette bourgade de l'Eure.
Et ce, d'autant plus que, cette année, nombre d'entre eux viendront en France pour les festivités qui marqueront les 80 ans du Débarquement de 1944.
Jusqu'à la fin de l'été, cet anniversaire sera célébré à travers toute la France (Le Havre, Tourcoing, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Chartres, Ajaccio, Nice, Arles, Nantes, Montpellier, Bordeaux, Pont-Aven, La Réunion) grâce aux prêts de 178 œuvres du musée d'Orsay accordés à 34 institutions muséales.
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Par ailleurs, l'édition 2024 - ce sera la cinquième - du Festival Normandie Impressionniste qui se déroule jusqu'au 22 septembre, est particulièrement riche.
Parmi les temps forts, le musée des impressionnismes de Giverny, en Normandie, consacre une exposition à la mer, l’un des sujets de prédilection des peintres impressionnistes tels qu’Eugène Boudin, Claude Monet, Gustave Courbet et Paul Gauguin.
Gageons que les Américains qui ont largement financé dans les années 1970 la renaissance des jardins qui entourent la maison du peintre Claude Monet à Giverny, feront, nombreux, un crochet par cette bourgade de l'Eure.
Et ce, d'autant plus que, cette année, nombre d'entre eux viendront en France pour les festivités qui marqueront les 80 ans du Débarquement de 1944.
Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com Voir tous les articles de Paula Boyer
